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Spécial Pâques à Kervoyal. Entretien avec notre curé!

Ce week end a lieu la fête de Pâques à Kervoyal  (comme ailleurs) et c’était l’occasion rêvée de rencontrer notre curé, le Père Jean-Eudes Fresneau. En effet, ses fonctions l’amènent à nous côtoyer dans les bons et parfois mauvais moments de la vie  et c’est donc un acteur incontournable de la commune.

Il fut le plus jeune prêtre du diocèse de Vannes à 28 ans, lorsqu’il prit son premier ministère à Saint-Patern. Depuis il est passé par Crac’h  et Plescop et, depuis 10 ans c’est le curé de Muzillac, et depuis 6 ans celui de Kervoyal et de la paroisse de Damgan, ainsi que de quelques autres aux alentours.

Il nous parle donc, avec gentillesse et disponibilité, de Kervoyal, de Damgan (et des cloches de l’église), mais aussi de son expérience parmi nous ainsi que des nouvelles technologies de communication. Bref un autre regard sur Kervoyal!

En fin d’article, retrouvez nos dernières photos de ce début de printemps estival, ainsi qu’une petite vidéo de la baie!

Interview du Père Jean-Eudes Fresneau, curé du doyenné de Muzillac.

Le Père Jean-Eudes Fresneau, curé du doyenné de Muzillac et de Kervoyal En damganPère Jean-Eudes Fresneau, vous êtes en charge de la paroisse de Damgan depuis six ans, mais beaucoup d’entre nous ne vous connaissent pas. Quel est votre parcours et vous a-t-il aidé lors de votre arrivée?

 Mon parcours est relativement classique. Originaire de Vannes et Séné, né en 1970, fils d’un fonctionnaire à la Préfecture et d’une ancienne infirmière, tous les deux très croyants, dans une famille de cinq garçons, j’ai ressenti fortement l’appel de Dieu d’abord à l’âge de 10 ans puis à l’âge de 17 ans. J’ai effectué ma scolarité à Nicolazic puis à St François-Xavier à Vannes, avant d’intégrer à l’âge de 19 ans le Grand Séminaire de cette même ville. J’ai effectué mon service militaire au 9e RCS de Nantes en 1993, ainsi que des études de philosophie (niveau Deug) puis de liturgie (niveau Maîtrise) après l’ordination presbytérale. En tout, j’ai donc fait bac + 10 ! Mis à part quelques moments de doute, je peux dire que j’ai la foi chevillée au corps, ce qui facilite évidemment mon activité actuelle.

L’éducation humaine et chrétienne que j’ai reçue pendant ces longues années me servent aujourd’hui. Je pense qu’une bonne éducation, la meilleure possible, est le plus beau cadeau que l’on puisse faire à un enfant et à un jeune. Par ailleurs je suis prêtre depuis 19 ans et j’ai désormais acquis pas mal d’expérience. J’ai été nommé recteur à 31 ans à Crach pendant deux ans, puis, pendant quatre ans, à Plescop. J’ai été nommé sur Muzillac il y a 10 ans, et les paroisses de Damgan, Pénerf et Ambon m’ont été confiées il y a donc 6 ans.

Comment se passe une telle affectation?  Quels sont en sont les critères?

Comme prêtre diocésain, je dépends de l’évêque de Vannes, actuellement Mgr Raymond Centène qui m’a nommé sur ce secteur que je ne connaissais que très peu. Grâce à une santé plutôt bonne, et après dix ans de ministère dans le secteur, je reste à nouveau disponible pour les affectations dont notre évêque a besoin pour le service du diocèse. Le diocèse de Vannes correspond à l’espace du département du Morbihan. Si un jour mon évêque souhaite m’envoyer comme missionnaire à l’étranger, j’accepterai de partir au loin dans un pays francophone.

Selon vous,  quelles sont les particularités d’une paroisse (et de ses paroissiens) comme celle de Damgan, et plus encore de Kervoyal, entre l’aspect rural et ses fluctuations de fréquentation?

Il y a désormais peu de familles paysannes sur ce secteur qui m’apparaît comme essentiellement touristique. Les retraités sont également nombreux pour accueillir en belle saison leurs familles. Sur le plan paroissial, les bénévoles restent nombreux et dynamiques. Malheureusement, les jeunes sont quasiment absents, sauf en été grâce aux familles pratiquantes du reste de la France qui viennent se reposer.

ce7213c136064593970bc0fb1245e469_400x400Comment avez-vous été accueilli? Avez-vous remarqué  des attentes spécifiques auprès des damganais?

Les prêtres de terrain sont plutôt bien accueillis, mais nous ressentons néanmoins une certaine indifférence à la religion, sauf lors des obsèques. Les Européens ne se rendent compte de la chance de pouvoir connaître et vivre librement la religion chrétienne. Les attentes religieuses sont plutôt d’ordre cultuel. Certains autres aimeraient nous voir plus dans la rue, sauf qu’ils ne se rendent pas compte de notre manque de disponibilité quand on est chargé de huit paroisses. J’essaye de rester disponible à la rencontre. On a aussi parfois l’impression que les gens ne savent plus quoi raconter à un prêtre. Le laïcisme ambiant fait que l’on ne s’exprime plus en publique sur la religion, sauf parfois avec l’aide de clichés, d’idées toutes faites.

Au bout de 10 ans, quels ont été les meilleurs et les plus difficiles moments que vous avez  vécus dans la paroisse? Que ressentez vous dans ces moments là et qu’apportez vous?

Le pire moment sur la paroisse de Damgan a été pour moi la réunion qui a vu se décider la fermeture de l’école catholique. Pour ma part, je ne souhaitais pas du tout cette fermeture puisque c’est l’un des derniers lieux dans notre société où l’on peut parler assez librement de Jésus et de son message à des enfants ; mais il semble qu’il soit difficile pour les responsables politiques du secteur de faire venir à Damgan des familles avec enfants. Je ressens de la tristesse pour cette société qui ne sait plus transmettre ce qu’elle a de plus beau, à savoir le message de Jésus dans l’Evangile. Ce que je peux apporter, c’est un questionnement : est-ce vraiment cette société là que nous voulons ?

Les meilleurs moments demeurent les célébrations ou moments festifs qui ont lieu plutôt pendant le printemps et l’été. Ce sont aussi les rencontres toutes simples qui se vivent dans la rue ou à domicile.

L’engouement autour de la restauration des cloches de Notre Dame de Bonne Nouvelle à Damgan vous étonne-il? L’amour des bretons pour leurs cloches est très vivace, en quoi est-ce important?

Le son des cloches fait partie du patrimoine français, au-delà des convictions de chacun. Les citoyens de nos communes poussent plutôt les mairies à investir dans les équipements sportifs que dans le patrimoine historique. De plus les mairies n’ont plus beaucoup d’argent et les paroisses encore moins. Du coup, des paroissiens se prennent parfois en main pour soutenir les mairies dans l’entretien du patrimoine religieux. C’est pourquoi suis-je moins étonné qu’admiratif devant ce qui est fait pour la restauration de ces cloches.

Une sœur à KervoyalSinon, les kervoyalais qui tiennent tant à leur chapelle se demandent parfois si il y a encore des messes à Kervoyal. Pouvez vous nous  éclairer sur ce sujet?

Il y a actuellement deux messes en moyenne chaque mois dans cette belle chapelle de Kervoyal : le samedi du 4e dimanche du mois et le 2e mardi du mois, à 18h (18h30 en juillet et août). Cela est possible parce que nous sommes actuellement trois prêtres sur le doyenné. Entre le 15 juillet et le 15 août, il y a également des temps de prière en soirée, chaque lundi. Tout le monde est le bienvenu.

Comment peuvent se renseigner les fidèles sur les dates?

 Les dates sont affichées près de la porte. Sinon, on peut les voir sur le blog du doyenné ou encore dans les feuilles d’annonces hebdomadaires ou mensuelles disponibles aux entrées des églises, ou encore dans le bulletin paroissial intitulé « L’1visible ».

A propos de communication, vous qui êtes « connecté » (nous avons commencé à échanger pour cette interview sur Twitter – NDLR), que pensez vous de l’apport de ces nouveaux modes de diffusion de l’information, et en particulier pour  vous, qui êtes messager dans une paroisse bretonne dont on connait l’histoire un peu traditionaliste?

Les papes actuels encouragent les chrétiens à investir les nouveaux moyens de communication car le message de l’Evangile doit être transmis là où se trouvent nos contemporains. Je m’y suis donc un peu investi de manière assez personnelle, à travers un blog et un compte Twitter, mais toujours pour le service de l’évangile ou du doyenné. Ces moyens de communication deviennent de plus en plus incontournables, j’aimerais seulement que la société régule un peu mieux ce qui s’y fait car, à côté du meilleur, on y trouve également le pire.

20170330_190406Et, toujours à ce sujet, auriez vous un message à transmettre aux kervoyalais, damganais ou vacanciers?

Je souhaite aux kervoyalais de bien profiter des paysages et de l’air marin de ce si joli coin de France. Je les invite également, s’ils sont croyants, à investir la chapelle de Kervoyal comme un lieu de recueillement et de prière. Le Seigneur y est présent  au tabernacle, il nous attend ! S’ils ne sont pas croyants, ils y verront malgré tout un très beau lieu avec quelques trésors à découvrir.

Enfin, que vous inspire Kervoyal et qui ressentez vous de particulier?

Quand je viens célébrer à Kervoyal, j’aime y prier pour la paix dans le monde, car telle est le titre de cette belle chapelle : Notre Dame de la Paix. La paix, la beauté et le repos, voilà des trésors que nous pouvons rechercher dans ce si beau lieu.

Merci à vous.

Pour retrouver l’actualité du Père Jean-Eudes:

Twitter: FresneauJean

Le blog: curemuzillac.com

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En complément:

Notre page complète sur l’histoire de notre chapelle et les témoignages des mariages de l’époque.

L’article de Damgan Histoire et Patrimoine sur la restauration des cloches de Damgan.

 

 

Nos photos de ce début de printemps.

La période est presque estivale et incroyablement chaude. Le nombre de bateau commence a ré-augmenter et les gens se baignent! Bref c’est bien agréable mais on est très inquiet pour la nappe phréatique.

Et notre petite vidéo:

vignette 30 s de bonheur à kervoyal

 

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