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Morbihan : une association dépose un recours contre le changement d’heure!

Un recours a été déposé hier à la Commission Européenne

Avec le retour du froid, la logique du changement d’heure prend un coup dans sa justification. C’est le constat qu’à fait l’Association Bretonne Contre le Délire des Emmerdements Français Généralisés (ABCDEFG). Implantée à Damgan depuis quelques années et forte de plusieurs centaines d’adhérents, cette dynamique association bien de chez nous soulève une vraie question : Quid de la vraie heure ?

Nous avons rencontré sa présidente et son secrétaire, Magalie Martin et Erwan Le Goff, Morbihannais depuis plusieurs générations pour qu’ils nous expliquent tout.

Entretien avec l’ABCDEFG :

Bonjour, avant tout, présentez vous brièvement.

Magalie Martin : originaire de Baud, je suis commerçante à Muzillac et mon mari agriculteur à Ambon. Nous vivons à Damgan depuis 17 ans.

Erwan Le Goff : Breton né à Paris, je travaille dans la restauration à Vannes. Ma femme est de Damgan ou je vis depuis 14 ans

Magalie Martin et Erwan Le Goff
Comment s’est créée votre association?

Magalie Martin : L’association est née il y a 4 ans lorsque nous avons constaté que les décisions touristiques locales étaient validées depuis Paris. Pourquoi décider, par exemple, que les vacances auraient lieu à telle ou telle date alors que le beau temps est une spécificité locale! Ceci créant un décalage entre la réalité de la fréquentation touristique et l’ouverture des magasins.

De plus, l’implication douteuse de Météo France n’aidant pas à dénouer la réalité du micro climat, nous avons alors décidé de peser sur le débat public. En effet, combien de fois a-t-il été annoncé du mauvais temps alors qu’il faisait beau ? Ceci poussant les touristes à aller ailleurs qu’en Bretagne ! Ici par exemple, il peut faire beau à Kervoyal mais brouillardeux à Tréhervé ou pluvieux à Penerf. Et ça, personne ne le dit !

Erwan Le Goff : Ceci est un vrai problème qui nuit à la réalité de toute la Bretagne et une heure de plus ou de moins peut modifier tellement de choses. On sort, on sort pas , on allume le chauffage ? Quelle application dois-je croire pour faire un tour ?

Alors, même s’il ne pleut ici que sur les cons, tout le monde peut-être touché, quelle que soit l’heure.

Il nous fallait donc réagir car cela nous concerne déjà et touche de plus en plus nos proches, voire notre activité!

Quel est votre recours en cours ?

Magalie Martin : Le temps change mais il ne suit pas les injonctions européennes alors que ce devrait être l’inverse. Ce n’est pas à Strasbourg en 2019 qu’on saura s’il fait chaud ou froid en avril 2022 dans le Morbihan. Mon mari ne peut pas expliquer aux bêtes que c’est le printemps mais qu’il faut rentrer à l’étable plus tôt qu’en hiver!

Déjà, l’année dernière quelques bœufs se sont révoltés renversant clôtures et piquets… Après les premiers émois de la fin de l’hiver il a fallu les remotiver au milieu du printemps. Mais las, ils préféraient brouter l’herbe grasse! Comment voulez vous régénérer le cheptel ? Surtout si les heures de sorties ne correspondent pas aux heures de vie? On ne peut pas mentir à l’horloge biologique, alors si on rajoute une duperie administrative au manque d’entrain dû au dérèglement climatique, où va-t-on, comme disait la grande tante du cousin de ma cousine ?

Erwan Le Goff : C’est pour cela que l’heure d’hiver devrait être choisie par les régions, voire les intercommunalités, afin de correspondre à la réalité du temps. A cet effet, et suite au référendum européen d’il y a deux ans concernant ce problème  nous avons déposé un amendement au parlement de Strasbourg qui donne l’autonomie locale pour le choix de son heure.

Ceci a pu être possible grâce à loi L.332 A.212 du 02-01-84. votée le 02-01-1984 à 17h30 (heure d’hiver, GMT +1) qui donne « la possibilité à toute association à but non lucratif et déclarée d’utilité publique dans au moins deux pays tiers et frontalier distant de moins de 724 km, de soumettre une suggestion à caractère logique et populaire dans le but de pérenniser une tradition ancrée dans l’imaginaire rationnel d’une peuplade locale, voire régionale, adaptée à la mutation séculaire de son environnement spécifique, tout en en conservant ses propres caractéristiques évolutives, et ce, même à titre temporaire ou provisoire« .

Ainsi, s’il fait froid et qu’on peut pas sortir, on reste à l’heure d’hiver et s’il fait plus chaud, on passe à l’heure d’été. Même si c’est pour quelques jours.

A chaque région ses spécificités, et donc à chaque région son heure adaptée. Ce serait ainsi le retour du bon sens qui a si longtemps gouverné nos provinces.

Pensez vous obtenir gain de cause ?

Magalie Martin : Selon nos avocats, les possibilités de succès sont réelles, mais si l’heure devient à nouveau harmonisée comme avant 1975, un retour dans le temps n’est pas à exclure, ainsi nous pourrions revenir aux francs et à la TV en noir et blanc. Bref, rien n’est jamais simple mais c’est un risque que nous tentons…

En attendant, nous amenons nos enfants à l’école à l’heure d’hiver et buvons tous un bon chocolat chaud dans la voiture en attendant l’ouverture de l’école. Et ça, ca vaut tout  les combats contre la société!

Pour en savoir plus sur L’ABCDEFG, cliquez ici

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